Manufacture de proximité - Ters lieu industriel et numérique

(se) Nourrir au Food’Val, Geoffrey et les abeilles maraîchères

Geoffrey Léger a rejoint le jardin, ou plutôt les jardins, potager et verger,  des Abeilles Maraîchères créé en 2011 pour accompagner un public en insertion. Ce paysagiste et jeune chef de projet nous livre des paniers végétaux de toute beauté, et certifiés bio.

Un mot sur ton enfance

Je suis né en Picardie dans les années 90. J’ai grandi sur les plateaux picards avec ma sœur et mes parents. Je pense que ça a contribué à mon avenir socio-professionnel. C’est un environnement qui me plaisait et qui m’a certainement préformaté à vouloir garder ce lien avec la nature et les gens. Enfant, j’étais un peu têtu. J’ai eu une enfance normale, pleine de jeux.

Comment as-tu eu envie de faire ce métier ? 

Travailler dans une agence d’architecture ou en bureau d’études ne me conviendrait pas. J’ai besoin d’être à la fois dehors, sur le terrain. Et à la fois avec les gens : collègues, partenaires, formateurs…  Je n’aurais pas pu bénéficier de cette diversité dans l’environnement de travail et les échanges humains en travaillant dans une agence d’architecture par exemple. C’est pour moi un réel confort de travail.

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ? 

Je suis chef de projet pour Abeilles Aide Et Entr’Aide, association créée en 1991. Mon poste actuel est apparenté à la fonction de maraîcher, alors que ce n’est pas tout à fait mon cœur de métier. Mon rôle consiste à veiller à ce qu’il y ait une symbiose entre les humains et les végétaux, faire en sorte que les deux se développent dans le bon sens. L’une des autres facettes de mon métier est la fonction agricole. Cela comprend la production maraîchère, le suivi de culture, la planification, la commercialisation, l’animation et le développement.  Il y a également un volet social  avec le recrutement du personnel en insertion, leur accompagnement social et professionnel qui se fait surtout avec ma collègue Tani Dupeyron chargée d’insertion. Je dois aussi veiller au bon fonctionnement des équipes entre elles, sur le plan humain comme sur le plan technique. 

Comment t’es-tu formé au métier que tu exerces aujourd’hui ?

J’ai obtenu un diplôme paysagiste concepteur à l’Ecole nationale supérieure de paysage au Potager du Roi de Versailles. J’y ai appris à monter des projets en tenant compte des différentes échelles et à communiquer en concertation avec les différents acteurs d’un projet de territoire. Je me suis formé avec les jardiniers du Potager de Versailles, à l’école du paysage. J’y ai travaillé auprès de l’un des meilleurs qui m’a énormément appris, Cyprien Vedrenne expert en potager d’ornement. J’ai aussi appris en étant curieux ; en visitant les fermes, en allant à la rencontre d’autres maraîchers, en lisant, en pratiquant.
Enfin, j’ai appris l’aspect managérial en insertion sur le terrain, avec mes collègues et ma direction. J’ai toujours travaillé en équipe. Je me forme et apprends tous les jours.

Les freins que tu rencontres dans le cadre de ton activité ?

Le premier frein que je rencontre est le manque de temps notamment en pleine saison de début avril à fin juin. On aimerait tous avoir plus de 24 heures dans la journée. Le deuxième point qui peut être limitant est la structure associative qui peut parfois être assimilé à du bénévolat alors qu’il s’agit plutôt d’une mission économique et sociale qui nous est confiée par la collectivité pour participer à l’accompagnement sociale et professionnelle.

L’aspect humain aussi est limitant, parce que l’insertion nous demande plus de temps, du temps de formation et de transmission au quotidien. Ce temps, on ne pourra pas l’accorder à l’administratif, au suivi des différents projets ou aux réunions par exemple. Je sais déléguer, mais il y a des missions que je ne peux pas confier à d’autres membres de l’équipe car nous avons tous des compétences différentes.

Quels sont les produits que l’on devrait absolument découvrir ?

Trois produits, cultivés dans notre potager à Crosne, sont à ne surtout pas manquer. Le premier est notre miel poly-fleurs, bien qu’on en ait très peu. Pour avoir l’opportunité d’en goûter, il faut souscrire à un abonnement sur notre site internet. 

Le second produit est notre tomate noire de Crimée, parce qu’elle est très bonne. On n’en trouve pourtant pas beaucoup en Ile-de-France. Le troisième produit à découvrir absolument est notre laitue romaine. Elles sont succulentes. On n’en trouve pas partout également.

As-tu une anecdote heureuse à nous raconter, relative à ton parcours ?

Abeilles Aide et Entr’Aide a remporté en 2021 l’appel à projets de Boussy-Saint-Antoine. C’est une anecdote très heureuse pour toute l’équipe. Ceci nous permettra de créer un nouveau jardin avec 3 autres maraîchers, d’ici 2024. C’est notamment l’occasion pour nous de travailler avec des maraîchers du Champ de la Rose, dans la vallée de Yerres. 

Mini-portrait gourmet

Ton légume préféré ? Les carottes nouvelles.

Ton herbe préférée ? La coriandre.

Ta recette préférée avec ce légume ? Pot au feu à base de carottes et de patates, avec des pois chiches.

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